Depuis que l'exposition Our Body a été proposée en France, elle n'a fait que susciter la polémique. Après une première polémique qui lui a donné du fil à retordre pour trouver un lieu d'exposition en étant interdite par le Comité National d'Ethique, Our Body a été attaquée en justice pour ce qui constitue le cœur même de l'exposition : des cadavres. Voici donc le tout dernier épisode de la saga Our Body : à cœur ouvert !
Une décision de justice qui s'appuie sur l'argumentaire des associations
Ce sont des associations qui ont déposé plainte contre cette exposition en invoquant le fait qu'on ne connaissait pas la provenance exacte des corps humains exposés et surtout si ces derniers, de leur vivant, avaient bel et bien donné leur accord pour un traitement de ce genre.
C'est donc le 21 avril 2009 que la justice a donc décidé de fermer les portes de cette exposition au public, exposition qu'il devait être possible de visiter jusqu'au 23 août à Paris.
En prenant cette décision, le Tribunal de Grande Instance de Paris a donc pris en compte que les arguments avancés par les associations de défense des droits de l'homme puissent être exactes. En effet, dans le compte rendu de sa décision, le juge des référés Louis-Marie Raingeard explique que l'exposition est une « atteinte illicite au corps humain » avec des « mises en scène déréalisantes », le tout manquant de « décence ». Les organisateurs de l'exposition ont décidé de faire appel de cette décision.
A noter que la France est pour le moment le seul pays à avoir interdit cette exposition !
Une des plaignantes s'explique et est prête à continuer le combat
Dans une interview donnée à Télérama, Marie Holzmann, spécialiste de la Chine contemporaine et présidente de Solidarité Chine explique que c'est l'origine des corps qui est problématique. Au vu des nombreuses exécutions qui ont lieu chaque année en Chine, les corps pourraient avoir cette origine et ne pas avoir été réclamés par les familles pour qui cette exécution représente un déshonneur. Elle compare exactement le trafic d'organes qui a lieu dans ce pays à celui d'un trafic de cadavres en expliquant que si ce type d'exposition fonctionne, pour que l'offre suive la demande, on pourrait voir le nombre d'exécution augmenter. De plus, pour elle, autoriser cette exposition aurait été « abominable » car on ne saurait plus « ce qui va arriver à son propre corps ». Et si cette plainte intervient après que l'exposition soit passée à Lyon et à Marseille, c'est que l'avis défavorable du comité consultatif national d'étique n'a pas été suivi.
Les deux partis étant décidés à se battre, nous en saurons plus au moment de l'appel.
La suite, donc, au prochain épisode...