Le Siècle des Lumières ! En lisant ce billet, vous attendrez sans doute beaucoup de lui dans l'avancée pour l'éducation. Mais voilà, le Siècle des Lumières réserve bien des surprises et est fidèle à lui en instaurant un débat pour savoir si l'école est utile ou pas, s'il faut la prescrire ou la proscrire ! Si une chose est comprise, c'est que l'accès à la lecture, à l'écriture et à la connaissance de façon générale bouleverse le monde connu et ouvre de nouvelles perspectives !
Les philosophes des lumières pensent l'école inutile !
On aurait comme a priori que les philosophes ont oeuvré pour l'école, qu'ils en ont montré la nécessité, les bienfaits qu'elle pourrait apporter... Et bien contre toute attente, ils sont plutôt opposés à cette école pour tous par peur de l'effet de mode qu'elle pourrait suciter et ce en défaveur du travail manuel. La peur de voir les campagnes se vider et plus personne pour travailler aux champs, pousse les philosophes à être contre une école pour tous. L'école est accusée d'enlever des bras de paysan et surtout de pouvoir soulever le peuple contre ses dirigeants dans le cas d'une connaissance égale pour tous. C'est également pour cette dernière raison que les élites rejoignent les philosophes dans cette idée que l'école pour tous serait bien loin de servir les intérêts de tous. Pour tenter d'enrayer les tentatives d'école gratuite à destination du peuple, des subventions sont coupées aux religieux enseignant aux plus pauvres. C'est en quelque sorte, d'intérêt publique !
Mais qui est pour alors ?
L'Eglise est pour une école pour tous mais ce dans un but précis : donner les moyens aux paysans de continuer à avoir la foi en sachant résister aux hérésies. Autre intérêt, leur permettre de faire leur métier en connaissance de cause des documents qu'ils peuvent être amener à signer, et surtout de continuer à exercer leurs métiers face à des gens peu scrupuleux qui fabriquent des faux avec la fameuse croix qui fait office de signature pour les personnes ne sachant pas écrire. Si l'Eglise est pour l'école, elle n'enseigne donc que ce qui permet d'exercer son métier le mieux possible, de résoudre les problèmes du quotidien et n'aborde pas du tout des connaissances qui permettraient de comprendre le fonctionnement du pays. C'est donc volontairement que l 'enseignement est limité. Il s'agit d'être sûr que le système ne sera pas perturbé.
Les physiocrates, premiers économistes à apparaître aux alentours de 1758 après la publication de documents économique, sont également pour une école pour tous qu'ils jugent indispensable. Dans leurs pensées, ils vont beaucoup plus loin que le clergé puisqu'ils estiment que l'école est le seul moyen de s'assurer que les gens du peuple sauront gérer leurs affaires le mieux possible et assurer ainsi au pays, richesse et prosperité. De plus, pour les physiocrates, l'école est un moyen d'apporter la richesse aux gens habitant en zone rurale qui leur manque et qui les fait migrer vers les cités.
Les physiocrates ont une vision de l'école qui est proche de celle d'aujourd'hui. L'école doit pour eux permettre de développer des sentiments civiques et nationaux et ont donc une vision laique de l'école.
Le gagnant est ...
Au fur et à mesure que les années passent, l'idée s'installe que l'éducation selon la façon dont elle est faîte peut servir ou desservir le pouvoir en place. Jacques Turgot, ministre en 1774, va dans cette idée proposer un "conseil de l'éducation nationale" et propose de généraliser l'éducation. Cette maîtrise de l'éducation passera alors par les ouvrages, les maîtres imposés aux communes... Sur cette même conviction, Louis Philipon de al Madelaine publie en 1786 un ouvrage où il affirme qu'il est imperatif que l'école soit dirigée par l'Etat et non pas par le Clergé car l'influence qu'exerce l'école sur les esprits peut déterminer le cours de l'Histoire.
Prochain arrêt : le 19e siècle...