Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

reforme

  • Imprimer Pin it!

    Droit d'expression ou devoir de réserve : l'affaire Cazals

    Ce n'est plus un secret pour personne... Les dernières réformes proposées par le gouvernement en matière d'éducation sont loin, voire très loin de faire l'unanimité. Comme preuve, il suffit de voir le nombre de manifestations, de grèves qui ont été menées par les professeurs. Alors face souvent à des enseignants qui ont dû mal à se faire entendre quand le dialogue se rompt, il n'y a pas d'autres choix que de trouver des méthodes plus originales, plus percutantes pour faire prendre conscience aux Français des dangers perçus par les professeurs. Retour sur les solutions trouvées par Bastien Cazals pour se faire entendre et... ses conséquences !

    uneecolepourvictorhugo.gifUne affaire à rebondissements !

    Des directeurs d'établissement ont refusé d'appliquer les réformes en cours. C'est un mouvement qui s'est créé autour de professeurs qui ont décidé de désobéir mais, peut-on dire, en désespoir de cause.

    Et que refusent-ils d'appliquer exactement comme mesures ? Ils ne veulent pas se déclarer gréviste 48 heures à l'avance ni appliquer les nouvelles réformes de primaires. Idem pour l'aide personnalisée car celle-ci est considérée comme élément perturbateur dans l'organisation de l'école.

    Regroupés sur le blog "Résistance pédagogique pour l'avenir de l'école", ils sont au total 2807 professeurs (au 3 juin 2009) répartis dans 43 départements français. Alors si autant de professeurs refusent les réformes pourquoi parle t-on de Bastien Cazals en particulier ? C'est parce qu'il a décidé de pousser sa démarche jusqu'au bout. Pour lui, il était nécessaire d'expliquer son refus. Il a donc écrit une lettre ouverte au gouvernement et pour être sûr que cette dernière ne se perde pas sur un bureau, il l'a adressé au Palais de l'Elysée sans la timbrer. Sa lettre fait également le tour de la toile et la presse multiplie les articles qui s'affichent sur le blog de l'enseignant dont l'audience grimpe.

    Et ça, on s'en doute, ca n'a pas fait plaisir à l'Elysée puisqu'il reçoit une convocation à l'inspection académique. Et face à ce type de lettres qui se multiplient sur le bureau de l'Elysée, les sanctions deviennent plus importantes. En plus de sa convocation, c'est 36 jours de salaire en moins qui seront enlevés de ses fiches de paie. Mais ces mesures "d'avertissement" ne semblent pas décourager Bastien Cazals qui déclare à l'Humanité : "Ils veulent faire un exemple pour stopper cette dynamique qui les gêne, mais ça ne marchera pas. Au contraire, cette réaction me conforte dans ma démarche." La preuve, c'est la sortie de son livre intitulé "Je suis prof et je désobéis".

    Bastien Cazals, ou comment faire taire les profs pour mieux faire passer les réformes

    Aujourd'hui la situation va encore plus loin puisqu'il est interdit d'expression publique et donc plus précisément de communiquer avec la presse. L'inspecteur académique qui lui a fait part de cette interdiction explique que c'est le droit de réserve qui doit être respecté. "Quand un chef d'établissement  est intérrogé par la presse l'usage veut qu'il demande l'autorisation. M. Cazals est libre de s'exprimer librement en tant que personne, mais comme directeur d'école il représente l'institution" Et l'inspecteur académique M. Guiot indique que si Bastin Cazals n'entend pas raison, il en tirera "toutes les conclusions"....

    Et en réponse Bastien Cazals dénonce "une manifestation d'autoritarisme scandaleux", "une atteinte à la liberté d'opinion" et "un retrécissement des libertés individuelles". Il réplique que "la liberté d'opinion est garantie aux fonctionnaires" par la loi et que "nul ne doit être inquiété pour ses opinions."

     

     

     

    Soutenu ?

    On peut dire que cet enseignant bénéficie du soutien d'une partie de l'opinion. Il est soutenu par ses collègues qui eux aussi n'appliquent plus l'aide personnalisée mais aussi par certains parents d'élèves qui semblent très bien comprendre et même approuver. Une pétition autour de l'enseignant a même réuni 130 signatures. Et le soutien passe naturellement aussi par le blog où de nombreux personnes déposent des messages d'encouragement.

    Le bémol viendrait-il de la répons de l'Elysée à son courrier. Celle-ci est quelque peu convenue. Bastien Cazals explique : "Ils m'ont dit avoir pris connaissance 'avec intérêt' de mes attentes et réflexions".

    En tout cas, les professeurs désobéisseurs les plus populaires devraient se retrouver le tribunal administratif de Montpellier. Finalememnt ce n'est ni plus ni moins que l'identité professionnelle des enseignants sur laquelle tout le monde semble hésiter...

     Droit à la libre expression ou devoir de réserve, comment tranchez-vous?

  • Imprimer Pin it!

    Le bras de fer entre le monde politique et enseignant se poursuit...

    Avec l'approche de la fin de l'année scolaire et le contexte politique axé sur les réformes, on est en droit de se demander si le bras de fer qui est actuellement soutenu entre le monde politique et enseignant s'écroulera avec le début des vacances scolaires. Retour sur la réforme, l'opposition du monde enseignant et les conséquences que risquent de subir les élèves.

     

    La réforme du monde enseignant en pleine polémique...

    Le président Nicolas Sarkozy a promis une réforme de l'enseignement supérieur s'il était élu et il l'a donc lancé par l'intermédiaire de Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale et Valérie Pecresse, Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. C'est donc reparti pour un tour sur un sujet où de nombreux gouvernements se sont déjà cassés les dents...

    Objectif principal pour cette réforme : rendre les universités autonomes. L'autonomie que veut voir se mettre en place le gouvernement est à la fois financier, administratif, gestion des bâtiments...

    Ce qui est plutôt une bonne intention mais alors où est le problème ? C'est que cette autonomie de l'université par rapport à l'Etat doit être compensée par un autre moyen car c'est bien connu l'argent ne tombe pas du ciel et sans rentrées d'argent, les universités à l'image des autres institutions ne peuvent pas fonctionner.

    Et c'est là que le mécontentement voit le jour puisque la solution proposée est la privatisation des universités ou comme diront les opposants à cette réforme « mettre l'université au service des intérêts des capitalistes » puisque les universités devront nouer des partenariats financiers avec des partenaires qu'ils choisiront et qu'ils auront préalablement déniché.

     

    Quelles sont les principales peurs du monde de l'enseignement supérieur ?

    De voir se réduire la démocratie qui existe actuellement à l'intérieur des universités puisque les changements administratifs modifieront par exemple la composition du Conseil d'administration. En effet, au fur et à mesure que des éléments extérieurs prendront racine dans l'université, ils prendront également de plus en plus de place au sein de ce dît conseil, places attribuées auparavant à des élèves, professeurs, personnels techniques... Ce qui prend toute son importance quand on sait que c'est ce conseil qui décide de la politique menée par l'école.

    De voir les entreprises avoir la main mise sur les programmes. L'université devra répondre aux besoins immédiats des entreprises en formation sans bénéficier d'un certain recul puisque ce recul pourrait très bien se traduire financièrement.

    De voir le statut même du personnel changé. Alors qu'actuellement les professeurs sont des fonctionnaires et à ce titre protégés, ils pourront être engagés désormais comme n'importe quel salarié en CDI.

    Alors c'est pour toutes ces inquiétudes que manifestations et blocages sont apparus au sein des universités. Je vous propose de visionner une vidéo où un professeur explique pourquoi il fait grève.

     

    Quelles conséquences pour les élèves ?

    Les blocages des universités ne semblent pas de résoudre partout avec une opposition qui semble toujours tenir le coup. Alors même si dans les universités les élèves ont des avis partagés, le constat est le même : avec les blocages d'universités qui perdurent ce sont les cours qui s'arrêtent totalement... Ce sont donc la date des examens qui est remise en question.

    En effet, si les salles d'examens étaient débloquées à temps, c'est la question du programme qui se poserait. Le temps d'enseignement ayant été réduit, ce sont la possibilité des sujets d'examens qui seraient trop réduits et les examens pourraient donc délivrés des diplômes ayant une valeur moindre que les années précédentes. La solution pourrait donc venir d'un report des examens pendant l'été ou à la rentrée...

    Qu'en pensez-vous ? Votez  en utilisant le sondage mis à votre disposition sur le côté gauche !

     

  • Imprimer Pin it!

    Réformes et éducation : à quand la réconciliation ?

    Le gouvernement Sarkozy est celui des réformes et l'éducation n'y échappe pas ! Après avoir réussi à conclure un accord avec les étudiants, c'est les enseignants qui viennent demander des comptes au ministre chargé de l'Education, Xavier Darcos, sur un programme jugé inadéquat et inquiétant pour l'avenir des élèves et des professeurs.

    Et si le ministre entend faire passer ses réformes sans céder, il invite néanmoins les syndicats par une lettre qui devrait leur parvenir dès aujourd'hui à faire le point sur leurs attentes et sur les réformes à venir. D'après ses déclarations lors de l'émission Le Grand Rendez-Vous du 18 mai 2008, cette réunion portera sur "la réforme du lycée, la réforme du métier d'enseignant et l'amélioration des carrières".

    Cette invitation intervient juste après les manifestations des enseignants dont la dernière qui date de ce week-end a réunit plus de trente-cinq mille personnes à Paris au lieu des dix mille prévues initialement par les organisateurs. Si cette toute dernière manifestation a eu autant de succès, c'est suite à l'intervention du Président de la République qui a annoncé avant la fin de l'année un service minimum obligatoire dans les écoles et surtout l'obligation pour les professeurs grévisites de se déclarer 48 heures avant la manifestation ce qui a fait bondir bon nombre de personnes et relancée une forte mobilisation.

    Même si tout le monde espère que la réunion de travail prévue avec le Ministre de l'Education permettra cette fois d'entamer une vraie concertation sur ces réformes, le monde de l'éducation maintient néanmoins la pression sur le Ministre avec la programmation de nouvelles manifestations dès le week-end prochain. Face à un ministre qui se déclare prêt continuer son programme sans rien lâcher et sans craindre les répercussions sur les périodes d'examens de fin d'année, les manifestants sont bien décidés à faire entendre leurs voix et à montrer leur ténacité.

    Quels sont les points qui fâchent ? Si tout le monde s'accorde sur le fait que l'éducation nationale doit être repensée pour donner une vraie chance à tous les élèves, les acteurs du monde de l'éducation penseraient plutôt que les éléments suivants proposés ne vont que renforcer les problèmes actuellement rencontrés :

    - Les suppressions de poste qui augmentent d'année en année : pour la rentrée 2008 c'est 11 400 suppressions de poste qui sont annoncés et on parle déjà de 20 000 autres suppressions l'année suivante. Un chiffre qui choque car il met en cause une qualité d'enseignement au sein même de la relation prof-élève.

    - "Travailler plus pour gagner plus" toucherait aussi la profession avec la possibilité de faire des heures supplémentaires et du soutien scolaire. On peut se demander ce qu'il se passerait si les professeurs ne sont pas disposés à en faire. Le soutien aux élèves tomberait-il à l'eau ?

    - Face aux vives réactions suscitées par les deux premiers points qui viennent d'être évoqués, aucune indication réelle n'a encore été donné concernant les conditions de travail pour l'amélioration des carrières.

    - A ceci, il faut ajouter les déclarations du Président sur le service minimum et la déclaration des grévistes 48 heures avant la manifestation qui ont renforcé les revendications des manifestants.

    - La réforme sur les organismes de la recherche est également critiquée car leur dissolution entraîne une vente à la découpe.

    Si les manifestations dénoncent une politique qui pourrait faire de l'éducation nationale une éducation au rabais, on peut se demander par quoi passerait la nouvelle éducation des prochains élèves. Ce qui est sûr, c'est que les nouvelles technologies devraient permettre de proposer des outils aux enseignants pour suivre de façon plus personnalisée et intuitive leurs élèves mais elles devraient aussi révolutionner à terme la façon d'apprendre en misant notamment sur l'interactivité.

    Qui sait si dans quelques années, nous n'aimerions pas retourner sur les bancs de la (nouvelle) école ?