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    Des sites pour noter les profs : pour ou contre ?

    Depuis quelles années, on voit fleurir sur la toile des sites qui proposent de noter le corps enseignant en prenant plus ou moins la justification que les professeurs le font bien avec leurs élèves. Si le dernier en date Note2Be a fait polémique, l'idée n'est pas nouvelle. Qui sont ces sites ? Pour ou contre ?

    Un phénomène qui s'inscrit dans la durée et à l'international

    Le phénomène n'est pas nouveau : dès 2004, le site Jenotemonprof.com propose déjà un système de notation des professeurs. La philosophie du site est alors de proposer un "espace de dialogue et d'échanger" pour permettre aux lycées et aux collégiens de s'exprimer librement sur tous les sujets touchant aux études, le tout de façon anonyme et gratuite.

    jenotemesprofs.gif site usa.gif  siteallemand.gif

    Si ces sites de notation sont présents en France, ils le sont aussi notamment en Allemagne avec le site Spickmich.de ou aux États-Unis avec le site ratemyprofessors.com. Tous ces sites semblent être appréciés par les internautes, du moins les étudiants, et génèrent du trafic. Certains sites vont même plus loin et proposent de noter l'aspect physique du professeur par exemple. A noter que lors de leurs sorties, ces sites ont également fait débat et certains ont dû se présenter à la justice.

    Le site Note2be, dernier-né des sites de notations

    note2be bannière.gifEn France, le dernier-né est celui de Note2Be.com. Crée en février 2008, le site fait débat et profite du buzz qui en découle. Il a été lancé avec son slogan"Prends le pouvoir et notes tes profs" (voir image ci-contre).

    Quel est son principe ? Les élèves sont invités à noter leurs professeurs en fonctions de 6 critères : intéressant, clair, disponible, équitable, respectueux, motivé. Le site calcule ensuite une moyenne à partir de ces critères. Actuellement, la moyenne générale des professeurs en France est de 14/20 ce qui n'est pas si mal.

    Prenant acte de la décision de justice de la Cour d'Appel de Paris du 25 juin, le site propose actuellement une deuxième version qui reprend les mêmes critères que la première mais tout en préservant les données personnelles en conformité avec la CNIL. Autre évolution majeure du site, il proposera bientôt de noter également l'ensemble des professionnels et les services qu'ils proposent en fonction des demandes des internautes. Les nouveaux candidats notés sont ainsi par exemple, la SCNF ou la Poste d'après le dernier communiqué de presse du site.

    Quelle est la polémique ?

    Le site Note2be a été crée dans le contexte du rapport Attali qui préconise de trouver un système pour noter les professeurs. Prenant le conseil au pied de la lettre, le site Note2be n'a cessé depuis de faire rebondir la polémique. En effet, les débordements que pourraient provoquer ce site ont inquiété notamment les syndicats qui craignent "des dérives très graves". De son côté, Xavier Darcos a indiqué que le fait de noter les professeurs étaient uniquement du ressort de l'Éducation Nationale et que par conséquent, il condamnait l'ouverture de ce site.

    Le problème principal viendrait en fait de la protection des informations nominatives telles que le demande la CNIL. Elles n'auraient pas été respectées. En effet, le site révelait qui étaient exactement les professeurs, leur lieu d'enseignement ainsi que les classes enseignées, ce qui n'a pas du tout été apprécié des enseignants. Signes manifestes de mécontentements, une pétition a été lancée par CPRLIL (Collectif Pour le Respect de la Loi Informatique et Libertés) et la CNIL a reçu 17 plaintes et 160 signalements ce qui l'a amené à se déplacer dans les locaux de la société qui édite le fameux site Internet. De plus, les enseignants ont choisi de s'exprimer au travers d'un un blog intitulé ContreNote2Be.

    C'est pour l'ensemble de ces raisons que le site a dû se présenter devant la justice. Si aujourd'hui, le site a ouvert avec une nouvelle version, on peut toujours se demander si de tels sites sont une bonne ou une mauvaise chose, à la fois du point de vue des professeurs et du point de vue des élèves.

    Voici une vidéo qui explique l'ensemble de l'histoire de NotetoBe.com :

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    Le siècle des lumières et l'école : l'histoire d'un débat mouvementé !

    Le Siècle des Lumières ! En lisant ce billet, vous attendrez sans doute beaucoup de lui dans l'avancée pour l'éducation. Mais voilà, le Siècle des Lumières réserve bien des surprises et est fidèle à lui en instaurant un débat pour savoir si l'école est utile ou pas, s'il faut la prescrire ou la proscrire ! Si une chose est comprise, c'est que l'accès à la lecture, à l'écriture et à la connaissance de façon générale bouleverse le monde connu et ouvre de nouvelles perspectives !

    Les philosophes des lumières pensent l'école inutile !

    On aurait comme a priori que les philosophes ont oeuvré pour l'école, qu'ils en ont montré la nécessité, les bienfaits qu'elle pourrait apporter... Et bien contre toute attente, ils sont plutôt opposés à cette école pour tous par peur de l'effet de mode qu'elle pourrait suciter et ce en défaveur du travail manuel. La peur de voir les campagnes se vider et plus personne pour travailler aux champs, pousse les philosophes à être contre une école pour tous. L'école est accusée d'enlever des bras de paysan et surtout de pouvoir soulever le peuple contre ses dirigeants dans le cas d'une connaissance égale pour tous. C'est également pour cette dernière raison que les élites rejoignent les philosophes dans cette idée que l'école pour tous serait bien loin de servir les intérêts de tous. Pour tenter d'enrayer les tentatives d'école gratuite à destination du peuple, des subventions sont coupées aux religieux enseignant aux plus pauvres. C'est en quelque sorte, d'intérêt publique !

    Mais qui est pour alors ?

    L'Eglise est pour une école pour tous mais ce dans un but précis : donner les moyens aux paysans de continuer à avoir la foi en sachant résister aux hérésies. Autre intérêt, leur permettre de faire leur métier en connaissance de cause des documents qu'ils peuvent être amener à signer, et surtout de continuer à exercer leurs métiers face à des gens peu scrupuleux qui fabriquent des faux avec la fameuse croix qui fait office de signature pour les personnes ne sachant pas écrire. Si l'Eglise est pour l'école, elle n'enseigne donc que ce qui permet d'exercer son métier le mieux possible, de résoudre les problèmes du quotidien et n'aborde pas du tout des connaissances qui permettraient de comprendre le fonctionnement du pays. C'est donc volontairement que l 'enseignement est limité. Il s'agit d'être sûr que le système ne sera pas perturbé.

    Les physiocrates, premiers économistes à apparaître aux alentours de 1758 après la publication de documents économique, sont également pour une école pour tous qu'ils jugent indispensable. Dans leurs pensées, ils vont beaucoup plus loin que le clergé puisqu'ils estiment que l'école est le seul moyen de s'assurer que les gens du peuple sauront gérer leurs affaires le mieux possible et assurer ainsi au pays, richesse et prosperité. De plus, pour les physiocrates, l'école est un moyen d'apporter la richesse aux gens habitant en zone rurale qui leur manque et qui les fait migrer vers les cités.

    Les physiocrates ont une vision de l'école qui est proche de celle d'aujourd'hui. L'école doit pour eux permettre de développer des sentiments civiques et nationaux et ont donc une vision laique de l'école.

     Le gagnant est ...

    Au fur et à mesure que les années passent, l'idée s'installe que l'éducation selon la façon dont elle est faîte peut servir ou desservir le pouvoir en place. Jacques Turgot, ministre en 1774, va dans cette idée proposer un "conseil de l'éducation nationale" et propose de généraliser l'éducation. Cette maîtrise de l'éducation passera alors par les ouvrages, les maîtres imposés aux communes... Sur cette même conviction, Louis Philipon de al Madelaine publie en 1786 un ouvrage où il affirme qu'il est imperatif que l'école soit dirigée par l'Etat et non pas par le Clergé car l'influence qu'exerce l'école sur les esprits peut déterminer le cours de l'Histoire.

    Prochain arrêt : le 19e siècle...