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    Prophète Caricaturé, insulte suprême

    ou Comment l'affaire des caricatures de Mahomet représente une insulte majeure à la raison.

    Charlie Hebdo, l'hebdomadaire satyrique, a publié mercredi 19 septembre des dessins caricaturaux représentant le prophète Mahomet. 

    Cette publication a déchaîné un torrent de réactions dans le monde politique, associatif, religieux.

    Mon baromètre personnel m'indique d'ailleurs, au doigt mouillé, que les critiques anti-Charlie l'emportent d'une courte tête.

    Décompte partiel : le NPA (Nouveau Pati Anticapitaliste), Daniel Cohn-bendit (Député Européen), Mahamed Moussaoui (président du CFCM), Mgr André Vingt-Trois (président de la conférence des Evêques),Brice Hortefeux (ex-ministre de l'Intérieur), Laurent Fabius (Ministre des Affaires Etrangères), le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France), Francois Hollande désapprouvent Charlie, principalement parce qu'il jette de l'huile sur le feu, tandis que

    l'UEJF (Union des étudiants juifs de France), la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), Jean-Luc Mélenchon (Président du Front de Gauche), Manuel Valls (Ministre de l'Intérieur), Marine LePen, Jean-Marc Ayrault estiment de leur côté que le principe de "liberté d'expression" autorisent pleinement le journal dans ses actions.

     

    Avec un peu de recul, on prend conscience du côté absolument ubuesque de la situation : plus les détracteurs du journal satyrique en rajoutent, plus ils font son jeu ! On peut dire que les Musulmans qui prennent la parole contre le journal s'insultent eux-mêmes ainsi que leur co-religionnaires! Ces gens-là jettent aussi de l'huile sur le feu !

    Il est tout à fait compréhensible que certains Musulmans, pour des raisons religieuses, se sentent insultés par les caricatures. Ces dessins ont par nature, parce qu'ils s'attaquent à ce que l'islam a de plus sacré, un caractère insultant. Mais chaque publication recèle matière à insulte pour une catégorie de personne. Une publicité que me prend pour un imbécile m'insulte. Et qui sait combien certains trouveraient à redire au Coran, publication vendu à l'année dans toute les bonnes librairies ?

    S'offusquer de la publication de Charlie, quelle qu'en soit la raison, c'est autoriser la censure, c'est risquer qu'un jour on ne puisse plus trouver que sous le manteau les écrits saints. 

     

    Il n'est pas question ici d'encenser Charlie Hebdo, de lui tresser des couronnes de laurier, de leur trouver du courage, ni d'ailleurs de l'opportunisme mercantile. Bien sûr que ces éléments font partie de l'équation, mais ce ne sont que des sous-produits. L'essentiel est que les gens qui, entre-eux, ont l'envie, le besoin d'envoyer des piques aux religions (et cela chatouille forcément), qu'il y ait un commerce autour de cela, l'essentiel donc est que cela soit permis, tout comme il est permis de manifester, de publier des pamphlets contre le journal et surtout : il est permis de ne pas l'acheter !

     

    Que Charlie Hebdo ait publié ses caricatures est sain, la polémique autour  est malsaine.

     

    Ces arguments sont bien entendu aussi valables pour le tristement célèbre "L’Innocence des musulmans", film à l'origine de tout ce raffus.

     

    Qu'une bande d'excités abrutis réagissent (tardivement) violemment à une production (médiocre) qu'ils trouvent insultante (certes), ce n'est pas nouveau.

    Le Théatre de la Ville, à Paris, a bien été l'objet d'attaques de fondamentalistes chrétiens en octobre 2011 suite à la programmation de la pièce de théâtre de Romeo Castellucci, "Sur le concept du visage du fils de Dieu". Notons à leur charge, que contrairement à "L’Innocence des musulmans", cette pièce de théatre n'attaquait absolument pas la religion ! (Evidemment, ils ne l'avaient pas vue, la pièce!). 

    "L’Innocence des musulmans" a quant à lui été produit dans le but de provoquer, et sa diffusion sur Internet donne une autre dimmension au phénomène.

    Et la vraie question demeure: comment des peuples entiers peuvent-ils se mettre en mouvement pour un aiguillon aussi dérisoire ? 

     

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