Les Bleus sont Lost (02/07/2010)

Quels sont les points communs entre l'Equipe de France de football et la série TV "Lost : les disparus" ?

Je vous donne quelques indices. Pour chacun, nous avons

et

qui a copié sur l'autre?

J'ai été bien mal inspiré hier soir quand j'ai vu que TF1 diffusait les derniers épisodes de "Lost", une série américaine qui a tenu des millions de téléspectateurs en haleine pendant plusieurs saisons grâce à un scénario "adaptatif", improvisée en fonction des réactions du public. Malgré l'heure tardive, j'ai regardé l'épilogue.

Je me rappelle avoir été intrigué lors des premiers épisodes. Les 71 personnages, énigmatiques, sexy ou simplement attachants, échoué sur une île paradisiaque mais (presque) déserte après un crash aérien, les phénomènes surnaturels qui les entouraient promettaient beaucoup d'aventure et de suspens. On allait s'attacher et vibrer avec eux. Il faut dire qu'il y en avait pour tous les goûts : des Australiens, plus exotiques que les traditionnels Américains, des Coréens, des vrais qui ne parlent pas anglais, un obèse, dont le physique détonne par rapport aux canons télévisuels habituels, et, bien sûr de jeunes femmes et jeunes hommes sexy (les producteurs ne sont pas fous).

Je me rappelle aussi avoir vite abandonné :le scénario n'avançait pas, il fallait plusieurs heures avant que les héros ne découvrent des indices sur l'île énigmatique, et c'était exclusivement en fin d'épisode. La psychologie des personnages s'est révélée taillée à la hache, sans subtilité, tous avec leur part d'ombre pour laquelle ils demanderaient pardon, les héros tellement héroïques qu'ils finiairent par se sacrifier (à la fin s'entend), etc. etc.

Bref, c'était artificiel,   cousu de fil blanc , mal fait dans des décors de carton pâte à pas cher. Et j'apprends que cette série est l'une des plus chères produites à ce jour à cause du nombre de personnages et du tournage en décor naturel ! Filmer à Hawaï et donner l'impression que les images sortent d'un studio ! Quel gâchis !

Quand je dis que la série est prévisible, ce ne sont évidemment pas les péripéties elles-mêmes : les nombreux scénaristes s'en sont donné à coeur joie grâce aux 71 survivants initiaux qui autorisent toutes les combinaisons d'interaction possibles, et à l'intervention fréquente et inopinée du surnaturel. On comprend vite que l'histoire n'a pas de colonne vertébrale, que tout est autorisé, et que finalement on aura un n'importe quoi foutraque et insipide.

Tout cela est confirmé dans les derniers épisodes de la sixième et dernière saison : l'un des héros retire une espèce de grosse carotte en pierre dans une grotte illuminée de jaune pisseux au centre de l'île, et celle-ci commence à s'auto-détruire. Un autre héros (LE grand HEROS) , qui vient de recevoir une lame de 20cm dans le foie, descend à son tour dans la grotte (non sans avoir évité quelques rochers en polystyrène et chuté à cause d'une caméra secouée !). Il remet la carotte en place.

Il a mal. Il souffre. Mais cela en valait la peine. L'île se calme. Tout va bien. Il meurt alors tranquillement.

Ce n'est pas grave puisque de toute façon il se retrouve avec tous les autres protagonistes dans une espèce d'église qui arbore les symboles des grandes religions pour flatter tout le monde (mais je note que c'est bien une église tradi avec ses vitraux et ses bancs de bois). La porte s'ouvre, l'aveuglante lumière blanche accueille tout le monde dans une grande béatitude...   Mais que c'est NIAIS !

Et pourtant, cette fiction a tenu des dizaines de millions de spectateurs en haleine de chaque côté de l'Atlantique pendant plusieurs années. Soyons humble, quelque chose a dû m'échapper?


.524.

 

19:12 | Lien permanent | |  Facebook | | |